texte et illustrations d’Ilya Green
Didier Jeunesse, 2016
« C’est là que j’ai poussé,
entre les immortelles et les moutons,
préparant des potions de terre, de feuilles et de sorcière,
fabriquant des bateaux de papier,
frêles embarcations de mon imaginaire…
Et puis, un matin,
une ombre est apparue sur la main de ma mère.
Puis une autre. »
Ilya Green signe ici un album très fort émotionnellement. Car plus loin que le thème, le deuil de la mère, la solitude face au chagrin, c’est sa manière de le raconter textuellement et graphiquement parlant qui m’a touchée. On sent toute la force des sentiments de ce livre autobiographique.
Avec des mots simples qui créent des images (le retour à la terre, l’arbre de vie, le dessin comme remède), l’auteure permet une compréhension rapide. Le lecteur peut pourtant se dérober à la tristesse évoquée s’il le souhaite en se tournant vers les éléments fantastiques de l’histoire. La charge affective s’allège alors en offrant un récit plus onirique, moins ancré dans le réel et donc plus facile à accepter pour des enfants notamment.
Le talent graphique d’Ilya Green n’est plus à démontrer (en tout cas pour moi). On retrouve la douceur de ses visages, les collages de motifs récurrents et la luminosité de ces précédents albums. Se rajoute à cela, un nouveau trait, plus proche de l’enfance, presque calligraphique pour moi (fait avec des gros pinceaux encrés) pour exprimer en fin d’ouvrage la saveur d’un moyen de communication trouvé et adhéré.
Cet album dense en terme de pages et riche en émotion complète parfaitement l’œuvre d’Ilya Green et finit sur un clin d’œil à un autre de ses ouvrages : Mon arbre.
Challenge Je lis aussi des albums 2017 chez Hérisson 41/100
Challenge Objectif lecture 2016 sur ce blog
Pour en savoir plus :
@ les avis de Chlop, Pépita, la Soupe de l’espace, Ricochet et Télérama
@ le site internet d’Ilya Green
@ à découvrir également sur le blog par la même auteure : Mon arbre ; Voilà Voilà ; La Dictature des petites couettes ; Nos beaux doudous et Ours et Gouttes
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Bonus :
comme une résonance à la couverture de l’album