texte d’Yves Grevet
Syros, 2015
Italie. 1897. Frida, jeune femme de 16 ans, doit fuir sa maison et son village. Ses parents, les « démons », ont été accusés de meurtres, jugés coupables et condamnés à mort. Devant l’intensité de la haine dont elle est victime, elle est obligée de se cacher dans la famille de sa meilleure amie Isabella. Bientôt, ils l’envoient discrètement chez le docteur Grüber. Frida, méfiante, se demande ce que l’avenir lui réserve.
Je ne m’attendais pas du tout à cette histoire au vu du titre du roman qui pourrait aussi se révéler fantastique. Mais c’est un bien une fiction historique que nous narre Yves Grevet.
Il nous raconte l’histoire de Frida, son chemin pour comprendre le sort de ses parents, son envie de confiance en l’être humain et ses désillusions trop nombreuses, son aventure pour faire innocenter sa famille au-delà de la mort et du chagrin. Cette jeune femme est tout à fait attachante, mélange de méfiance, de naïveté, de violence, de douceur et de pardon. C’est un personnage aux multiples facettes que l’on adore découvrir un peu plus à chaque chapitre.
Les personnages secondaires sont eux aussi très intéressants. Ils apportent chacun un point de vue à l’intrigue générale visant à innocenter les parents de Frida rendant ainsi à la jeune femme sa liberté. J’ai particulièrement aimé Gianluca, le libraire ancien journaliste en mal d’aventure. Sa détermination et ses connaissances sur le monde politique apporte un nouveau souffle à l’histoire.
Et puis, en toile de fond, de ce drame familial qui tourne à l’enquête policière, il y a ces sciences de l’époque qui visaient à définir les personnes, notamment les criminels, en fonction de leurs attributs physiques (taille des oreilles, pilosité…). Ces recherches ont débouchés sur des théories raciales et un eugénisme déterminé dans les décennies qui vont suivre (la petite note en fin d’ouvrage à ce propos est appréciable). Le contexte utilisé par Yves Grevet est matière à réflexion et donne envie de poursuivre ses investigations.
Comme toujours, un roman soigné sur le bout des doigts, abouti et particulièrement soigné à découvrir rapidement !
« Elle se croyait complètement abandonnée quand surgit « tel un ange », ce furent ses propres paroles, Teobaldo qui mit en fuite les assaillants après les avoir roués de coups. Il aida ma mère à se relever et repartit sans dire un mot. »
Challenge Young adult 5 chez Muti 6/65
Pour en savoir plus :
@ les avis d’Alice et Pépita sur ce roman
@ découvrez aussi Méto et Nox, deux séries dystopiques écrites par le génial Yves Grevet
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Bonus :
peut-être Frida a-t-elle senti celui-ci…
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