Antonin Louchard

Antonin Louchard n’est pas un nouveau venu sur la planète « littérature jeunesse ».

Créateur prolifique et merveilleux de livres aussi diverses que Tout un monde (avec Katy Couprie), l’ensemble des titres La p’tite bête ou Le Crocolion, directeur de la collection tête de lard chez Thierry Magnier, il a déjà publié plus de 100 albums pour enfants.

Antonin Louchard a plus d’un pinceau à sa palette et propose des ouvrages amusants pour les petits comme pour les grands.

Depuis deux ans, il sort chez Thierry Magnier et chez le Seuil jeunesse deux séries d’albums reconnaissables à leur format et les héros qu’elles mettent en scène.

 

L’Affaire du collier : une aventure très nouille
Thierry Magnier, 2016

 

Quand Antonin Louchard décide de dépoussiérer un classique de la littérature française, il ne s’attaque pas à n’importe quel titre. Le voilà qui revisite Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas à la sauce lapin rigolo. Et ça marche sans problème. Entre les pâtes dispersées ici et là comme autant de traces de la présence du Cardinal Ravioli, des répliques bien trouvées et un trait reconnaissable, le lecteur ne peut s’empêcher de sourire tout au long de cette aventure.

La chute rappelle que l’album fait partie d’une série initiée avec Le Crocolion et suivi par Cékikapété. Bref, des albums pour s’amuser avec la langue française.

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Je veux voler / Je suis un lion
Seuil jeunesse, 2015

 

Même principe pour ces deux petits albums sortis en même temps il y a deux ans déjà : un personnage central (oiseau), une scène statique (une branche ou un sol) , un élément perturbateur (oiseau ou crocodile) et un héros qui parle tout seul (ou presque). L’intrigue se construit donc avec les non-dits et les déductions du lecteur par rapport aux illustrations. La chute, drôle bien évidemment, apporte une conclusion à laquelle on ne s’attendait pas du tout.

Les illustrations, réalisées à l’ordinateur, mélangent éléments réels (pour le fond) et conception de l’auteur (pour les personnages).
Un style reconnaissable et une légère préférence pour Je suis un lion.

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Grande Bouche
Seuil jeunesse, 2016

 

Quand Antonin Louchard revisite le célèbre conte de la grenouille à grande bouche, il le fait avec tout l’humour et l’ingéniosité qui le caractérise. Reprenant le mode randonnée de l’original, le texte apporte toutefois une verbe et un phrasé plus contemporain qui oscille entre exagération (de la grande bouche) et mots d’esprit (le « boudin vert » utilisé pour décrire la grenouille nous a bien fait rire).

Pour les illustrations, on retrouve la technique utilisé dans Le Crocolion qui semble utiliser une palette numérique pour créer des dessins originaux ou retravailler des éléments existants (ici les animaux rencontrés).

Une version très satisfaisante à lire en groupe ou de manière individuelle.

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Bouh ! : le livre qui fait le plus peur du monde
Seuil jeunesse, 2016

 

Avec un plaisir évident, Antonin Louchard s’amuse autour de la figure du fantôme et l’exploite pour notre plus grand bonheur. Le principe est simple : un jeune fantôme doit faire peur au lecteur. Utilisant la « zone hors-cadre » du livre à travers l’interpellation direct du lecteur ou des conversations « hors-champs », l’auteur joue sur les différents modes narratifs pour provoquer la « peur » ou tout du moins la « surprise » dû à la chute.

Je l’ai déjà racontée plusieurs fois et cette histoire marche à tous les coups. Cela risque d’être un de mes best-sellers à la bibliothèque.

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Super cagoule
Seuil jeunesse, 2016

 

Seuls trois éléments entrent dans la composition de cette histoire : une poule, un loup, une cagoule qui gratte. Alors oui, cet album un brin régressif rappellera à chacun ce vêtement porté par obligation des parents. Mais surtout il fera passer un merveilleux moment de rigolade à tous. Car comment ne pas sourire devant l’effronterie de cette poulette mi-poule rousse mi-chaperon rouge dont les sages paroles vont mener la perte du loup :

« Dis-moi, tu sais qu’elle te va comme une moufle, cette cagoule ! »

Bref, Antonin Louchard arrive une fois de plus à toucher son public en se moquant des codes vestimentaires et en décrédibilisant un loup franchement plus niais que méchant.

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Patate
Seuil jeunesse, 2017

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Dernier né de cette collection de petit format carré, on retrouve le personnage hors champ comme dans Bouh. Cette fois-ci il s’agit du maître du héros qui lui demande de rapporter la balle lancée, d’abord avec douceur puis avec autorité et en enfin en s’énervant et surtout en lui lançant des objets de plus en plus lourd (jusqu’à une chaise). L’exagération dans le ton et dans les images montre l’absurdité de la situation et la chute rappelle que les mots peuvent être détournés.

Malgré tout ce n’est pas mon préféré d’Antonin Louchard. J’y ai perçu une violence sous-jacente qui ne m’a pas plus. Dommage.

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Challenge Je lis aussi des albums 2017 chez Hérisson 13 à 19/60

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Bonus :

Ceci est un livre d’Antonin Louchard que je n’ai pas encore lu

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