Marlaguette est une petite fille qui vit en bordure de forêt et qui, en cueillant des champignons, se fait attraper par un loup. Elle se débat tant et tant que celui-ci se cogne à l’entrée de sa tanière et tombe évanoui.
Malgré sa peur de l’animal, la gentille enfant va prendre soin du loup jour après jour. Et de son côté le loup, pour garder son affection, va promettre de ne plus manger d’animaux, au point d’en dépérir.
Rencontrant un chasseur, Marlaguette comprend le sacrifice fait par son ami et le délie de sa promesse pour sa survie.
Ce texte classique de Marie Colmont date de 1952 et a été illustré une première fois chez Flammarion par Gerda Muller. Presque 20 ans après, il est de nouveau publier avec des images signées par Olivier Tallec cette fois-ci (rappelons qu’il s’était déjà essayé à cette réécriture avec Michka).
texte de Marie Colmont
illustrations de Gerda Muller
Père Castor Flammarion, 1994
Cette première version comprend pas moins de 32 pages avec des rythmes de lecture très différents. Gerda Muller utilise parfois une pleine page, parfois même une double page, mais propose aussi des séries de petites illustrations pour montrer la répétition des taches ou introduire une rapidité au récit. Elle épouse le texte, lui colle aux mots. On pourrait presque lire l’histoire rien qu’avec les illustrations et le comprendre aisément.
Quand au style de Gerda Muller, il fait désormais partie des classiques, tant on connait son trait. Ses illustrations sont chaudes et pleines de vie malgré le propos assez triste parfois. Il y a un réel optimisme dans son traitement de l’image. Et puis cette petite fille rousse avec des couettes m’a irrémédiablement fait penser à Fifi Brindacier (c’est vrai qu’elles pourraient être cousines).
texte de Marie Colmont
illustrations d’Olivier Tallec
Père Castor Flammarion, 2013
C’est en comparant deux versions d’un même texte (mot pour mot) que l’on se rend compte du réel impact des illustrations sur une histoire.
Olivier Tallec a totalement repensé les compositions graphiques qui accompagnaient l’album précédemment. Il propose de grandes illustrations qui s’étalent sur de pleines double pages avec une importante palette de jaunes. Pourtant elles m’ont paru bien plus froides que celles de la version précédente. Est-ce l’ombre des arbres, noires, planantes, qui me laisse cette impression ? Est-ce la petitesse des personnages parmi des paysages prédominants ? En tout cas, on sent toute leur tristesse, le combat de chacun pour survivre, pour être accepté par l’autre.
Les illustrations donnent un autre ressenti au texte, plus nostalgique, celle d’une amitié perdue.
Et puis notons qu’il y a moins de pages dans cet album, pourtant paru dans un format plus grand. C’est une belle nouvelle édition que proposent les éditions Flammarion et je trouve toujours enchanteur de réécrire ainsi les classiques.
Challenge Je lis aussi des albums 2015 chez Hérisson 3/100
Challenge Petit BAC 2015 chez Enna (ligne ALBUM, catégorie UN SEUL MOT)
Pour en savoir plus :
@ les avis de Laure et Yana sur cette histoire d’un autre temps
@ un joli texte de Janine Kotwica : Gerda Muller : sœur ainée de Marlaguette
@ un texte qui a été adapté en comédie musicale
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Bonus :
une belle chanson extraite de la comédie musicale !
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Quelle belle idée de comparer les deux versions 🙂
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merci 🙂
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Bel article !
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C’est vraiment très intéressant de comparer les deux versions dans un même billet. Je connais les deux versions mais j’ai seulement parcouru la seconde, ça donne envie de les reprendre toutes les deux.
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Merci pour ce gentil message. Maintenant j’attends ta comparaison à toi.
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Les illustrations de Gerda Muller sont sans comparaison! 🙂