Aujourd’hui, deux histoires
qui abordent le deuil sous la facette des souvenirs…
qui montrent le cheminement après la mort, la façon de le gérer…
et de garder à l’esprit qu’elle fait partie du cycle de la vie…
L’Arbre de Sobo
texte de Marie Sellier
illustrations de Charlotte Gastaut
Éditions de la Réunion des musées nationaux, 2018
Sobo, la grand-mère de Kimi, lui a appris les choses simples de la vie : se balader, regarder la nature, cultiver la terre… mais elle lui a aussi appris à broder de magnifiques motifs sur les kimonos. Maintenant que Sobo est devenue un esprit, Kimi veut conserver ses traditions mais ses parents veulent vendre la maison familiale.
On sait dès les premiers mots que Sobo est décédée car sa petite fille, narratrice, l’évoque au passé. Elle nous emmène avec elle dans ses souvenirs de sa grand-mère et de leurs moments partagés. On découvre des paysages de la campagne asiatique, le travail minutieux de la broderie des kimonos, véritable artisanat d’art, mais surtout une personnalité qui aura marqué à jamais sa famille.
Les illustrations de Charlotte Gastaut vont à merveille avec cette thématique asiatique. On reconnait facilement son trait au faciès délicat de ses personnages, souvent de profil, mais c’est son travail magnifique sur les motifs de feuilles et de fleurs qui retient particulièrement l’attention.
De manière générale j’aime le travail des deux autrices de cet album et leur collaboration donne une superbe histoire sur le deuil et les traditions familiales.
Le Jardin d’Evan
texte et illustrations de Brian Lies
Albin Michel Jeunesse, 2019
Evan partageait tous les moments de sa vie avec son chien, notamment son travail du jardin. Aussi quand celui-ci est mort, il n’eut plus goût à rien, encore moins à entretenir son lopin de terre.
Ce magnifique album aborde le deuil d’un tout autre point de vue puisqu’il s’agit de la perte d’un animal de compagnie. Mais le chagrin n’en est pas moins difficile à gérer comme le montre cette histoire très juste. Evan, le héros, passe par plusieurs phases suite à la mort de son chien. Il va même jusqu’à saccager ses plantations pour faire correspondre son environnement et son humeur. C’est d’ailleurs sur cette partie physique de sa vie que la métaphore de l’auteur prend appuie pour montrer que malgré tout la vie continue et que du bon peut surgir des moments les plus tristes.
Quand aux illustrations, j’ai beaucoup aimé leur construction avec des focales différentes, pour mettre l’accent sur telle ou telle impression. L’émotion se dégage facilement des visages même s’ils ne sont pas humains et le travail de peinture est de manière générale assez bluffant de crédibilité.
Challenge Je lis aussi des albums 2019 chez Hérisson 23 et 24/100
Pour en savoir plus :
@ les avis de Pépita et Madame Chouette sur L’Arbre de Sobo
@ et celui du Centre National de la littérature pour la jeunesse sur Le Jardin d’Evan
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Bonus :
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