Une petite brochette de courtes lectures à découvrir aujourd’hui.
Deux très belles découvertes dans les petites poches de Thierry Magnier pour les enfants dès 8/9 ans
ensuite deux histoires pour les plus jeunes et pour finir une petit déception…
Le Terrible Effaceur
texte de Marie-Sabine Roger
Thierry Magnier – petite poche, 2015
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Un jour, apparaît un homme fou de haine munit d’une gomme. L’Effaceur est en marche. Il gomme toute la lumière du monde, tous les espoirs et plonge la population dans une peur permanente.
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COUP DE CŒUR pour ce texte sublime qui parle à travers la métaphore de l’effaceur des régimes dictatoriaux et totalitaires. Les phrases sont courtes et puissantes. Elles disent les sentiments des adultes, leurs peurs, leurs envies de rébellion et leurs résignations aussi. Et puis dans ce monde noir et sans espoir, la lueur apparaît, dans les yeux d’une enfant qui veut connaître le monde d’avant. Et le roman de se conclure sur cette magnifique phrase :
« Seul subsiste de lui son grand trousseau de fer.
On le suspend au mur, pour ne pas oublier qu’un homme plein de haine peut en vaincre dix mille, mais que le pire des tyrans ne pourrait empêcher un enfant de rêver. »
Vraiment un roman à lire à voix haute et à faire lire pour ne pas oublier que ces régimes existent encore bel et bien à travers le monde.
Chambre avec vue
texte de Raphaële Frier
Thierry Magnier – petite poche, 2015
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« Dans notre appartement avec vue sur l’autoroute, la bande originale de mes rêves enchaîne les concertos pour Volvo et les symphonies pour taxis. »
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Chambre avec vue sur la mer ? Non, sur l’autoroute A7 et son flot de passage continu. Pour le héros et sa petite sœur, c’est un bruit auquel ils se sont habitués et sans lequel ils auraient du mal à vivre. C’est presque une télévision, une fresque pour l’imagination. Cela m’a rappelé mon enfance de citadine. Et puis un jour, le silence. L’autoroute est coupée et l’aventure commence pour le héros et son meilleur ami. C’est une exception dont il faut profiter à tout prix. Quel espace de liberté ! S’affranchir des contraintes, leur donner une autre signification ! Raphaële Frier m’a vraiment séduite avec son texte qui aborde l‘urbanisme du point de vue des quartiers Nord de Marseille. Le sujet est traité avec malice et joie. Vraiment une bonne lecture pour les enfants dès 8/9 ans.
C’est si bon d’être grognon !
texte de Mr Tan
illustrations d’Aurore Damant
Bayard jeunesse – je lis, tu lis , 2015
Camélia est une petite cochon d’inde qui ne cesse de râler pour tout et n’importe quoi. Aujourd’hui, c’est à elle de rapporter un goûter pour l’ensemble de la classe et elle choisit sa nourriture préférée : du maïs, contre les recommandations de sa mère.
Je suis assez bon public pour les petites histoires et celle-ci m’a bien fait rire. On y retrouve l’humour de Mr Tan, l’auteur de l’impétueuse Mortelle Adèle. Il s’adresse ici à un public un peu plus jeune et aborde un comportement je connais bien avec mes petits bouts : les râleurs ! Bien sûr, tout est exagéré mais c’est pour mieux mettre en évidence auprès des jeunes lecteurs, l’absurdité des situations. Les illustrations prennent une grande place dans le livre avec un style très cartoon qui s’accorde parfaitement. Ce petit roman fait partie d’une série : Les filous du CP dont je serais curieuse de lire d’autres tomes.
Jim Boussole détective : Pas de bisou, merci !
texte de Didier Lévy
illustrations d’Amélie Graux
Belin jeunesse – premières lectures, 2015
Miss Mirna, la célèbre actrice, s’est fait dérober son collier en diamant. Elle appelle Jim Boussole, l’ours détective, à la rescousse.
Difficile de trouver des enquêtes pour les lecteurs débutants, j’ai trouvé ici un bon cru. En à peine une vingtaine de pages largement illustrées Didier Lévy nous amène à chercher les indices menant au coupable. Il y a juste ce qu’il faut d’humour, de péripéties et de fantastique pour séduire tous les lecteurs. Et comme j’aime le travail d’Amélie Graux, j’ai forcément aimé la retrouver ici où elle livre une ambiance très cinématographique avec un petit côté film muet. Encore une jolie trouvaille chez Belin.
Super Lecture Boy
texte d’Arnaud Alméras
illustrations de Clément Devaux
Nathan – premiers romans, 2016
Lorsque leur maîtresse est enlevée en plein milieu de la récréation par un hélicoptère, Thomas et Rose tentent de la retenir mais se retrouvent projetés dans le projet du maléfique Ongl.
Une lecture un peu plus conséquente en texte que les précédentes et qui propose comme l’indique le titre un super-héros dont le pouvoir concerne la lecture. Il peut en effet lire un manuel à travers sa couverture et en assimiler le contenu d’un coup d’œil. Des pouvoirs qui ont leur intérêt surtout quand ils sont combinés avec d’autres comme il l’explique à la fin de l’aventure.
J’ai trouvé que l’aventure avait du mal à se lancer et n’avait comme réel intérêt que d’introduire ce héros-enfant et sa transformation. On peut donc imaginer d’autres petits romans dans les années à venir. C’est dommage car j’attendais beaucoup de cette lecture qui alliait le créateur de Calamity Mamie et le dessinateur d‘Anatone Latuile. Je l’avais notamment mise dans mon objectif de lecture de mars.
Pour en savoir plus :
@ l’avis de Ricochet sur Chambre avec vue et Le Terrible Effaceur
@ l’avis de Faelys sur Super lecture boy
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Bonus :
de quoi inventer de nouvelles couvertures dans la collection Petite poche…