scénario de Thomas Scotto
dessins de Régis Lejonc
Thierry Magnier, 2015
« En suivant cette rue unique, il ne risquerait pas de se perdre et trouverait rapidement le Roi pensant de la Cité. Ce Roi. Le seul à pouvoir lui redonner ce qu’il avait étrangement oublié sur ses années de chemin : le goût de son prénom, la place de sa tête sur ses épaules et la bonne direction à prendre pour avancer. »
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Kodhja est une ville labyrinthe dans laquelle le héros est venu chercher des réponses. Comme le héros on s’y perd, comme lui on ne peut que suivre l’enfant guide venu nous escorter, comme lui nous sommes obligés d’affronter ce labyrinthe onirique. On se laisse surprendre avec naïveté par cet univers unique et habité imaginé par le duo Scotto/Lejonc.
Scotto reprend à son compte le proverbe ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le chemin parcouru et nous entraine dans une histoire aux multiples facettes. Son écriture est sobre et toute en nuance. On est très proche du conte dans le rythme des mots. J’aurais adoré en écouter la lecture par Thomas Scotto lui même, je suis sûre qu’il lui aurait donné une autre lecture que celle que moi j’y mets. Car ce texte est un véritable récit initiatique et revêtira pour chacun une signification différente.
« Qu’importe un prénom effrité et des chemins de hasard, le Roi comprendrait sûrement que l’on est parfois trop fragile pour aller au bout d’une rencontre. »
Régis Lejonc a fait du texte une bande-dessinée. Les cases sont devenues une part du labyrinthe et donnent une signification particulière à l’ensemble. On passe de pages très découpées pleines de rythme à des pleines pages magistrales, comme une pause dans le temps. Les dominantes de couleurs changent au fur et à mesure, seule la tenue rouge de l’enfant-guide reste un point de repère, d’autant plus signifiant qu’il change de visage lui aussi. Dieu animal ou garnement farceur à vous de voir ? En tout cas, j’ai adoré balader mon regard dans les illustrations qui fourmillent de détails et de clin d’œil à la littérature.
Kodhja, c’est un univers en soit, un univers en soi. C’est ce long chemin qui nous mène de l’enfance à l’âge adulte. C’est une métaphore qu’il faut prendre le temps de déguster.
Dans un très grand format et sur du papier épais, Scotto et Lejonc livrent une fable hors du temps que je prendrais plaisir à lire et relire.
PS. Les labyrinthes qui couvrent les pages de gardes de l’album ne sont pas les mêmes devant et derrière. A vous d’en trouver la sortie maintenant ?
Une participation à la BD de la semaine chez Yaneck
qui entre aussi dans mon objectif lecture de février
Pour en savoir plus :
@ l’ avis de Sophie Van der Linden, grande spécialiste de l’album jeunesse
@ et aussi ceux de Pépita, Moka, Noukette et Bodoï
@ le site internet de Thomas Scotto
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Bonus :
petit instant à garder de ma rencontre avec ce bel auteur qu’est Thomas Scotto (et ses tennis rouges)
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Parce que je suis conquise par tout ce que fait Thomas Scotto, il me faut ce livre là !
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Je ne te le fais pas dire ! et en plus tu es le 6000ème commentaire sur ce blog.
Un grand merci.
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L’objet livre en lui-même est particulièrement attirant, il faut bien le reconnaître.
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Il faut bien le reconnaître, hi hi hi
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J’avais déjà noté suite à ton post Instagram ^^ je suis faible !
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Je savais qu’il te taperait dans l’œil !
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Ce livre est un bijou comme on aimerait en lire plus souvent. Je l’adore.
Merci pour le lien ! 😉
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Comment ne pas succomber à Thomas…? Aux tennis rouges…? Heu… à Kodhja…? 😉
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aux tennis rouges surtout <3
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Je ne pense pas me jeter dessus, mais à l’occasion…
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L’acheter, sans doute pas, mais si je le trouve en bibliothèque, assurément, je jetterai un oeil dessus pour me faire ma propre opinion.
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