Un petit garçon dessine une frontière à la craie sur le sol. L’escargot la traverse, les nuages et le vent aussi. Sert-elle alors à quelque chose ?
Lorsque un homme arrive en face et la voit, il fait demi-tour. Mais est-ce réellement une bonne chose ?
Ce titre a inauguré l’année dernière la nouvelle collection d’albums fil rouge chez les éditions Autrement. Et quelle jolie trouvaille !
Avec peu de mots (à peine quatre phrases en tout et pour tout), Jérôme Ruillier arrive à faire passer un message fort. Les notions de « chez soi » et de frontière sont abordées avec la simplicité du jeu enfantin. Si je m’enferme chez moi, que personne ne doit franchir mes frontières, ne vais-je pas finir tout seul ? Ne serait-il pas plus agréable d’ouvrir les bras à l’inconnu afin de le connaître ? D’en faire un ami, un compagnon de jeu ?
Les illustrations sont tout aussi minimalistes que les mots. Un bonhomme dessiné puis découpé dans du papier craft met en situation le récit. Il trace la frontière et patiente. Il attend de voir ce qui va se passer. Le fond de l’image change à l’apparition d’un nouvel élément. Mais la persistance du bonhomme toujours à gauche de cette ligne blanche centrale montre le déséquilibre que peut créer une frontière.
Aussi connu pour deux autres albums que j’adore Homme de couleurs et Quatre petits coins de rien du tout, Jérôme Ruillier signe une fois de plus un album qui questionne notre société et sa conception de l’humain.
Un album dont on pourrait parler des heures. A découvrir.
Challenge Je lis aussi des albums 2014 chez Hérisson 45/100
Pour en savoir plus :
@ les avis de Pépita, Kik, Hérisson, lasardine, Gabriel et Ricochet
@ découvrez la géniale bibliographie de Jérôme Ruillier
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Bonus :
quand on parle de frontière, je pense toujours à cette absurdité