Avec Tata Valérie Perrin poche, la romancière à succès revient en force avec une fresque familiale ample, émouvante et pleine de mystères. Ce roman, déjà très attendu, confirme le talent de conteuse de l’autrice de Changer l’eau des fleurs et de Trois, en mêlant secrets de famille, destins croisés et révélations qui bousculent tout.
De quoi parle Tata de Valérie Perrin ?
Tout commence par un coup de téléphone : la police annonce à une jeune femme la mort de sa tante Colette. Problème : cette tante unique a déjà été enterrée trois ans plus tôt. À la morgue, aucun doute, c’est bien elle. Où était-elle pendant tout ce temps ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Et surtout, que cachait cette femme que tout le monde pensait « sans histoire » ?
À partir de cette scène d’ouverture, Tata déploie une intrigue foisonnante :
- une enquête intime sur la double vie de Colette,
- des secrets enfouis qui ressurgissent brutalement,
- des liens familiaux et amicaux mis à l’épreuve,
- des destins qui s’entrelacent sur plusieurs années.
On retrouve ici la patte de Valérie Perrin : une narration sensible, des personnages profondément humains, et cette façon de transformer une histoire personnelle en véritable roman choral.
Un roman choral ambitieux et intime
Avec plus de 600 pages, Tata est l’un des livres les plus ambitieux de Valérie Perrin. L’autrice y tisse plusieurs fils narratifs qui finissent par se rejoindre, comme dans un puzzle émotionnel.
On y croise :
- Colette, la « tata » mystérieuse, dont la vie se révèle bien plus complexe qu’on ne l’imaginait,
- sa nièce, narratrice bouleversée, qui doit réapprendre à regarder sa famille,
- des voisins, amis, collègues, chacun portant sa part de vérité et de mensonge.
Ce qui frappe, c’est la manière dont le roman explore l’intime : les non-dits, les petites lâchetés, les grands élans d’amour, les blessures qui se transmettent sans qu’on s’en rende compte. Tata n’est pas seulement une histoire de disparition, c’est aussi un livre sur ce que l’on choisit de taire pour protéger les autres… ou se protéger soi-même.
Les grands thèmes de Tata : famille, mémoire et résilience
Si vous aimez les romans qui font la part belle aux émotions sans tomber dans le pathos, Tata devrait vous toucher. Parmi les thèmes forts :
- Les secrets de famille : le roman montre comment un secret peut façonner plusieurs générations, et comment la vérité, même douloureuse, peut libérer.
- La mémoire : que reste-t-il de nous dans le regard des autres ? Colette « remourit » en quelque sorte, et c’est l’occasion de revisiter sa vie, de la réécrire différemment.
- Les liens familiaux choisis : une tata, ce n’est pas un parent direct, mais souvent une figure refuge. Le livre interroge ce rôle particulier, entre tendresse, distance et complicité.
- La résilience : plusieurs personnages doivent se reconstruire après des chocs, des deuils, des trahisons. Le roman montre que l’on peut tomber très bas et malgré tout se relever.
Ces thématiques en font une lecture idéale si vous aimez les histoires de vie denses, à la frontière entre drame intime et grande fresque romanesque.
Pourquoi Tata fonctionne si bien en format poche
La sortie de Tata en livre de poche (ou en collection grand format avant son passage en poche) est une excellente nouvelle pour les lecteurs qui aiment emporter leurs romans partout. Ce type de récit long, immersif, se prête particulièrement bien à une lecture nomade : dans le train, en vacances, ou lors de trajets quotidiens.
Si vous aimez lire en déplacement, vous pouvez d’ailleurs prolonger l’expérience avec des conseils pratiques dans un autre article du blog consacré au plaisir de lire en voyage et décupler l’évasion.
Le format poche rend aussi le roman plus accessible financièrement, ce qui est appréciable pour un livre de cette ampleur. C’est typiquement le genre d’ouvrage que l’on a envie de prêter, d’annoter, de garder longtemps dans sa bibliothèque.
Pour quels lecteurs (et lectrices) ?
Tata de Valérie Perrin s’adresse particulièrement :
- aux lecteurs qui ont aimé Changer l’eau des fleurs ou Trois et veulent retrouver cette écriture sensible,
- à celles et ceux qui apprécient les grandes sagas familiales contemporaines,
- aux amateurs de romans « feel strong » plus que « feel good » : on y pleure parfois, mais on en sort grandi,
- à ceux qui aiment les intrigues à secrets, avec révélations progressives et retournements.
Si vous débutez avec Valérie Perrin, Tata peut être une belle porte d’entrée, surtout si vous aimez les histoires de famille complexes. Et si vous êtes déjà conquis par son univers, ce roman confirme son statut d’autrice incontournable de la littérature contemporaine.
Une lecture qui résonne longtemps
Ce qui fait la force de Tata, c’est cette impression que les personnages continuent de vivre en vous une fois le livre refermé. On repense à Colette, à ses choix, à ce qu’elle a voulu cacher ou réparer. On se surprend aussi à interroger sa propre histoire familiale : que sait-on vraiment de ceux qu’on aime ?
Pour prolonger cette réflexion sur les liens, la maternité et les transmissions, vous pouvez aussi découvrir un autre roman touchant présenté sur le blog, Ainsi gèlent les bulles de savon de Marie Vareille, qui explore, lui aussi, les zones d’ombre et de lumière de la vie familiale.
En refermant Tata, on garde en tête cette idée simple mais puissante : derrière chaque « tata sans histoire », chaque voisin discret, chaque parent silencieux, se cache une vie entière, faite de choix, de renoncements et de rêves inavoués. Et c’est précisément ce que la littérature de Valérie Perrin sait si bien révéler.