Le Grand lapin blanc de Michaël Escoffier et E. Thullier

texte de Michaël Escoffier
ullstrations d’Eleonore Thullier
Kaléidoscope, 2011

 

C’est la panique dans la forêt. Plus de carottes ni de navets, et les cailloux, c’est immangeable. Mais le Grand lapin blanc a la solution : ce sont les lapins noirs les fautifs, il faut donc les expulser manu militari. Et puis les lapins gris aussi, ils sont la cause de la surpopulation de la forêt… et si le sauveur, le Grand lapin blanc n’était pas si blanc comme neige…

 

Le titre ne laisse rien présager mais la quatrième de couverture est claire, nous sommes en présence d’un album sur le racisme. Michaël Escoffier reprend des termes que l’on peut malheureusement entendre dans la vie courante « ils prennent notre nourriture », ou « ils font trop d’enfants » et les applique au monde animal. D’ailleurs, ce subterfuge permet de prendre une certaine distance bienvenue face au monde réel. Aucune accusation directe, juste un filigrane…

Par contre, autant je loue les intentions de l’auteur, autant je ne comprends pas très bien la fin qu’il a donné à son histoire. Comme vous l’aurez deviné, c’est le grand lapin blanc qui vole toute les carottes pour son usage personnel. Et le gentil p’tit lapin (héros de notre histoire) mène la révolte et finalement est récompensé en prenant la place du lapin blanc. Quelle signification doit-on comprendre à cette fin ? Que les gentils gagnent ? Qu’il suffit d’être le meneur pour prendre le pouvoir ? Honnêtement en tant qu’adulte (car je doute que les enfants aillent si loin dans leur réflexion) je me pose pas mal de questions qui restent sans réponse.

© boumabib.fr

Les illustrations d’Eléonore Thullier m’ont vraiment emballé. La bouille de ses lapins m’a bien plus, ils ressemblent beaucoup à des peluches (notamment parce qu’ils sont porteurs de traces de coutures…). Seul bémol, j’ai regretté que les couleurs employées pour parler du racisme soit aussi stigmatisantes. Il n’y a pas que les « blancs » qui n’aiment pas les « noirs ». Le racisme est multi-ethniques, religieux, frontaliers… J’aurais préféré des lapins bleus qui n’aiment pas les lapins violets.

Bref une lecture qui a surtout soulevé beaucoup de question pour moi. Si vous avez des débuts de réponses, je suis preneuse…

 

Un album qui entre en compte dans le défi lecture de novembre.

 

Pour en savoir plus :

@ les avis de Sophie, Pépita et les Sandales d’Empedocle

@ découvrez un autre titre de Michaël Escoffier : Tous les monstres ont peur du noir

@ le site internet de Michaël Escoffier

@ et celui de l’illustratrice Eleonore Thullier

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Bonus :

il est beau ce lapin géant… mais si vous saviez avec quoi il est réalisé…

© Christian Gonzenbach

4 commentaires


  1. // Répondre

    je suis curieuse moi, il est réalisé avec quoi ce lapin ?! du papier toilette?


  2. // Répondre

    Pareil, j’allais dire du papier toilette. Mais c’est horrible ! Ca me fait penser à ces installations foireuses avec des poissons, des tortues… J’ai de toute façon beaucoup de mal avec l’art contemporain…


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